Origine Tarot de Marseille


L’origine du tarot de Marseille
et  son nom même sont toujours l’objet de
plusieurs hypothèses et reste encore mystérieuse car  les diverses explications avancées
n’apportent pas vraiment de réponse claire et précise tant sur son origine que
sur sa signification ou la façon dont il a été créé.

Le tarot est un jeu de carte et
son origine se confond donc avec les jeux de cartes qui seraient apparus tout
d’abord en Chine au Xème siècle, avant d’être importés en Europe, notamment par
les Vénitiens, au XIIIème siècle.

A la fin du XIV siècle les cartes
existaient en Italie sous le nom de naïbbes ou naïbies puis se sont  répandues en Espagne, en Belgique et bien sûr
en France où le nom tarot dériverait du mot italien « trionfi » qui
aurait donné en français triomphes ou atouts. On en retrouve notamment trace dans
les statuts de l’abbaye de Saint Victor à Marseille en 1377.

En 1730, à Marseille, le cartiste
Nicolas Conver reprend les travaux des 
kabbalistes et divers initiés de son époque et élabore un splendide jeu
de cartes fait à la  main avec des moules
en bois dans ses ateliers, rue d’Aubagne ; c’est ainsi qu’apparait le nom
de tarot de Marseille qui va se répandre dans toute l’Europe.

L’usage divinatoire du tarot de Marseille peut être daté de 1527 avec la parution du « Chaos del Tri per uno », essai littéraire de lecture divinatoire avec les cartes de tarot de Teofilo Folengo écrit sous le pseudonyme de Merlin Cocai. Mais c’est à la fin du XVIIIe siècle à Bologne en Italie qu’est attesté l’un des premiers documents connus avec la liste de cartes du tarot et leurs significations divinatoires.

Le rayonnement du tarot divinatoire fondé sur le tarot de Marseille comme instrument d’interprétation, prendra son essor en France avec Antoine Court de Gébelin, érudit protestant célèbre à l’époque des Lumières avec la publication en 1781 du 8ème tome de son « Monde Primitif ».

Son travail sera repris et
réinterprété dans les livres de Jean-Baptiste Alliette dit Etteilla, occultiste
du XVIIIe siècle qui, inspiré par les écrits de Court de Gébelin, décida de
restituer aux cartes de tarot ce qu’il estimait être leur forme
primitive ; il en remodela l’iconographie et le baptisa Livre de Thot.

Eliphas Lévi dénonça les erreurs
d’Etteilla en affirmant que les 22 Triomphes correspondaient aux 22 lettres de
l’alphabet hébreu mosaïque, rapprochement déjà fait dans l’ouvrage de Court de
Gébelin ; mais l’étude de Lévi, plus profonde et complexe, est devenu la
plus importante référence de l’occultisme moderne.

Les théories de Lévi furent
reprises par de nombreuses confraternités occultistes (en particulier dans
l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix avec Oswald Wirth, Gerard
« Papus » Encausse) et chacune d’entre elles réalisa de nouvelles
cartes de tarot conformes à sa propre philosophie.

Les différents courants qui
dérivent globalement tous des travaux de Court de Gébelin, seront à l’origine
de variations dans les cartes – depuis Etteilla et son tarot influencé par
l’Égypte, dans les cartes de tarot d’Oswald Wirth, de Robert Falconnier, ceux
de la Golden Dawn qui se retrouveront dans celui d’E.A. Waite et Pamela
Colman-Smith ou d’Aleister Crowley, etc.

L’appellation « tarot de
Marseille » fut utilisée par Papus, puis  popularisée à partir de 1930 par Paul Marteau
qui choisit d’intituler son tarot destiné au marché de la cartomancie «  Ancien Tarot de Marseille ».

Enfin Philippe Camoin et
Alexandre Jodorowsky ont récemment mis au point un tarot restauré grâce aux
techniques modernes, qui reprend les couleurs originelles du tarot de Nicolas
Conver.

Depuis 2 siècles, plus de 7000 jeux de tarots différents ont été dessinés et imprimés. Mais l’origine du jeu en lui-même demeure mystérieuse. Selon les auteurs, le Tarot est tour à tour d’origine Égyptienne, Chaldéenne, Hébreux, Arabe, Hindoue, Grecque, Chinoise, Gitane, Maya… voire extraterrestre ou angélique. On n’en sait pas plus d’ailleurs sur la provenance étymologique du mot « TAROT », ni de quelle langue il est issu. Le mot serait soit Égyptien (Tar : chemin et Ros ou Rob : Royal), Indo-Tartare (Tan-Tara : Zodiaque), Hébreux (Tora : Loi), Latin (Rota : la roue et/ou orat : il parle), Sanskrit (Tat : le tout et/ou tar-o : étoile fixe), ou encore Chinois (Tao).

Il est donc impossible de
connaître véritablement l’origine du Tarot et personne ne peut affirmer quelles
sont véritablement ses origines…

Aujourd’hui, le tarot dit « de
Marseille » désigne un ensemble de cartes à enseignes (ou couleurs) «latines»
qui ont la particularité de posséder une suite de vingt-deux cartes décorées
d’images allégoriques spécifiques appelées arcanes majeures et de 56 cartes
appelées arcanes mineures. Depuis la fin du XVIIIe siècle, il est associé à la
Taromancie (cartomancie utilisant le tarot).

La pratique de la Taromancie
s’effectue suivant divers protocoles variables suivant les pratiquants et les
consultants. En général ce protocole contient trois phases :

  1. mélange
    des cartes, en général suivi d’une coupe
  2. sélection
    et disposition sur la table d’un certain nombre de cartes
  3. interprétation

Dans le cadre d’un tirage entre
deux personnes, chaque phase peut être réalisée par le consultant ou par le
taromancien, suivant que ce dernier autorise ou non le consultant à intervenir
dans certaines manipulations des cartes. Il est également possible de « se
tirer les cartes » pour soi, pour répondre à une question ou comme support
de méditation. Il existe plusieurs niveaux d’interprétation qui vont du plus
matériel au très symbolique.

Il existe beaucoup de méthodes de
tirage des cartes divinatoires. Un type de tirage couramment rencontré est le
tirage en croix qui s’effectue habituellement avec les arcanes majeurs. Il
comporte 4 cartes disposées en croix qui permettent de peser le pour, le contre
et d’apporter une réponse au consultant.

Une autre méthode est le tirage
en ligne, qui ne met en jeu que les arcanes majeurs. Le tirage est alors
composé de 3 à 5 cartes déposées, chaque carte devant représenter soit le
passé, le futur, le présent, la personne, ses motivations ou encore la réponse
à celles-ci.

Les 22 arcanes majeurs du Tarot
de Marseille

I – Le Bateleur
II – La Papesse
III – L’Impératrice
IV – L’Empereur
V – Le pape
VI – L’Amoureux
VII – Le Chariot
VIII – La Justice
VIIII – L’Hermite
X – La Roue de la Fortune
XI – La Force
XII – Le Pendu
XIII – L’arcanne sans nom
XIIII – La Tempérance
XV – Le Diable
XVI – La Maison-Dieu
XVII – L’Etoile
XVIII – La Lune
XVIIII – Le Soleil
XX – Le Jugement
XXI – Le Monde
XXII – Le Mat

Les 56 arcanes mineurs du Tarot de Marseille

Les Arcanes Mineurs se découpent
en quatre couleurs et en quatre séries représentant les quatre éléments,
respectivement :

L’Eau, les coupes : le coeur :
domaine affectif et émotif

Le Feu, les bâtons : le trèfle :
domaine de l’énergie, de l’ardeur, de l’enthousiasme et de la productivité

L’Air, les épées : le pique :
domaine de la pensée, de la méditation et de la réflexion

La Terre, les deniers : le
carreau : domaine matériel et la sécurité

 Dans chacune de ces familles existent 10
cartes de l’As au X et 4 figures, Valet, Cavalier, Reine (ou Reyne) et Roi (ou
Roy). Les Arcanes Mineurs sont complémentaires des Majeurs, ils s’expriment de
manière simple, « élémentaire », et précise… Ils sont capables
d’expliquer la présence d’une lame majeure dans un tirage, et d’indiquer à
quelles autres lames elle doit être raccordée. Les Arcanes Mineurs du tarotpermettent
donc d’affiner les interprétations qui ont été réalisées avec les Arcanes
Majeurs.

Violaine Litarot

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